Dans le cadre de la deuxième séance des questions d’actualités au gouvernement, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est présenté ce lundi 14 avril à l’Assemblée nationale pour répondre aux Questions d’actualité. Toutefois, cette séance s’est tenue en l’absence d’une partie importante de l’opposition.
Le groupe parlementaire Takku-Wallu, plusieurs députés non-inscrits comme Thierno Alassane Sall et Anta Babacar Ngom, ainsi que les élus du mouvement Nouvelle Responsabilité, Amadou Bâ, Cheikh Oumar Ann et Moussa Hamady Sarr, ont décidé de boycotter la séance.
Initialement prévue la semaine dernière, l’intervention de Sonko devant les parlementaires avait été reportée suite au décès du khalife des Layènes.
Renégociation des marchés publics surfacturés
Face aux parlementaires, il a abordé la question sur la renégociation des marchés publics surfacturés, qui selon lui porte ses fruits.
« Ce que l’on a renégocié rien que sur les marchés publics dépasse 60 milliards de francs CFA. Ce sont des contrats surfacturés signés par le régime déchu. On a discuté avec les entreprises adjudicataires et on leur a démontré que ces contrats sont surfacturés. On s’est accordés sur le principe et elles ont accepté de réorienter le surplus », confie le premier ministre.
Au-delà des marchés publics, souligne le chef du gouvernement, le même procédé sera appliqué sur les marchés des ressources naturelles afin que le Sénégal se réapproprie sa souveraineté.
Vagues de licenciements
Lors de la séance plénière, le Pm a taclé le parlementaire, Pape Djiby Fall. Ce dernier, a porté la toge en voulant être l’avocat des victimes de licenciements par les nouvelles autorités étatiques dans plusieurs grandes entreprises publiques à savoir la Caisse de dépôts et de consignations-CDC, Dakar Dem Dikk-DDD, FONGIP, Port autonome de Dakar-PAD devant l’Assemblée nationale. Ainsi, il a ainsi parlé de «licenciements politiques ».
Réagissant à l’interpellation de Pape Djibril Fall, le Chef du gouvernement a retorqué : «Si vous parlez de licenciements politiques, cela veut dire qu’il y a eu des recrutements politiques. Mais il se trouve que ce n’est pas là le véritable problème. Le ministre Birame Soulèye Diop a donné les raisons de ces décisions de licenciements. Il a donné des arguments techniques, donc à vous l’opposition, répondez par des arguments techniques. Les victimes sont libres de saisir la justice qui se chargera de prononcer un jugement. Vraiment, votre question, c’est un hors sujet ».
Une série de réformes, dont celle de l’OFNAC
Dans un autre registre, le Premier ministre Ousmane Sonko a aussi présenté les grandes lignes des réformes législatives à venir. Des textes sont en préparation pour renforcer la transparence, l’intégrité et la responsabilité dans la gestion publique.
«Les actes que nous posons vont dans le sens d’une bonne gouvernance », a-t-il déclaré, avant d’annoncer la soumission prochaine à l’Assemblée nationale de plusieurs projets de loi actuellement en phase de finalisation.
Parmi ces textes attendus, figurent un projet de loi de réforme de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), pour en renforcer l’indépendance et l’efficacité ; un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte, afin de garantir un cadre juridique sécurisé à ceux qui dénoncent des faits de corruption ou de mauvaise gestion. En sus d’un projet de loi sur l’accès à l’information publique, visant à garantir à chaque citoyen un droit réel de connaître la gestion des affaires publiques, qu’il s’agisse du Premier ministre, d’un ministre ou d’un directeur général ; et d’un projet de loi sur la déclaration de patrimoine qui sera généralisée afin de concerner tous les responsables publics impliqués dans la gestion de ressources ou de budgets.
«Chaque citoyen a le droit d’avoir accès à l’information. C’est un principe de transparence que nous voulons consacrer par la loi», a affirmé Ousmane Sonko. Le gouvernement entend ainsi poser les jalons d’une nouvelle ère de responsabilité publique, dans un contexte où la demande de transparence de la part des citoyens ne cesse de croître.