L’homme d’affaires congolais et ancien candidat à l’élection présidentielle en République Démocratique du Congo (Rdc) en 2018, Francis Mvemba, a été finalement condamné par le Tribunal d’instance de Mbour à trois mois d’emprisonnement assortis du sursis. N’eût été l’intervention de sa sœur Elvira, Francis Mvemba allait encore croupir à la prison de Mbour. La note de 3 623 000 francs qu’il devait au gérant de l’hôtel Petit paradis a été réglée par elle par l’intermédiaire d’un ami du prévenu.
Accusé de filouterie d’hébergement et d’aliments pour une somme de 2, 7 millions de francs Cfa, il a été placé sous mandat de dépôt la semaine dernière après sa comparution devant le procureur. L’affaire avait débuté lorsque le propriétaire de la «Villa Petit Paradis», hôtel situé sur la Petite-Côte, a déposé une plainte auprès de la Brigade de proximité de Ngaparou.
Au départ, il s’agissait d’une réservation juste pour trois nuitées, mais l’homme d’affaires a finalement décidé de prolonger son séjour. Jusqu’au jour où la réservation d’un autre client est arrivée, il sera relogé dans une autre suite qui dispose d’une baignoire.
Selon les responsables de l’hôtel, Francis Mvemba ne prenait que des extras dans la chambre. Il ne payera que 900 mille F alors devait s’acquitter d’un reliquat de 3 millions 623 mille F. Las de lui demander de payer la note, le responsable de l’hôtel va saisir la gendarmerie de Ngaparou.
Lors de son procès jeudi devant le juge des flagrants délits du Tribunal d’instance de Mbour, il a totalement nié les faits. Mais c’était sans compter avec la détermination de Christian Vespari, directeur de l’hôtel, qui est revenu sur les évènements sans laisser le moindre détail : «Le prévenu a séjourné au Petit Paradis à Ngaparou du 26 novembre jusqu’au 5 décembre. Cinq jours avant son départ, M. Niang lui a demandé de s’acquitter de son ardoise. Mais il n’a toujours pas payé le moindre sous. Trois jours avant son arrestation, il a raccompagné sa femme et sa fille à l’aéroport. Sa famille avait ramené toutes leurs valises. Il ne restait qu’une valise, une porte-veste et des chaussures.» Des propos confirmés par El Hadji Serigne Niang, responsable du réceptif hôtelier. «Fabrice Mvemba me disait tout le temps qu’il va régler la note dès qu’il aura reçu les fonds. Il disait, ce soir, je vais sortir chercher du blé.» Mais, toujours est-il qu’il n’a jamais vu la couleur de l’argent.
Des déclarations balayées d’un revers de main par le candidat malheureux à la Présidentielle congolaise de 2018. Il a précisé devant le juge qu’il ne refusait pas de payer, mais qu’il attendait un transfert de fonds. Il sera coupé par le juge qui lui rétorque que l’infraction réside dans le fait qu’il était dans l’impossibilité absolue de payer.
Le procureur va lui emboîter le pas en tançant le prévenu. «Là où vous consommez, vous êtes dans l’obligation de payer. Lorsque vous avez été arrêté, on vous a tendu la perche pour vous éviter la prison. Mais vous n’avez pas été en mesure de payer. Ça ne vous fait pas honneur. En tant qu’homme politique, qui a des ambitions pour diriger un pays, cela ne vous honore pas. Vous devez éviter ça. Surtout dans un pays étranger. Toutes les personnes sont égales devant la loi», dit-il.
Face à ces accusations, Francis Mvemba tente d’apporter une réponse : «Je ne savais pas quel jour j’allais partir.» Le procureur ne le lâchant pas sonne encore la charge. Il lui rappelle que même son téléphone lui a été laissé afin de lui offrir la possibilité de régler l’ardoise. Il va expliquer «que c’est lui qui avait demandé à son ami de récupérer l’argent pour payer l’hôtel».
Mais, le juge lui signifie qu’au moment où l’hôtel réclamait son argent, il n’était pas en mesure de payer la note. Il lui déclare qu’au lieu de tergiverser, il n’avait qu’à reconnaître que ce sont ses sœurs qui ont envoyé l’argent pour payer la note.