Les handicapés de l'Afrique veulent marquer leur présence dans les sphères de décision politiques afin de mieux contribuer au développement du pays. C'est dans ce cadre que la Fédération ouest africaine des personnes handicapées a organisé un symposium réfléchir sur les voies de l'inclusion dans les instances politique et citoyenne à Saly Portudal. Plus de 20 pays sont regroupés dans cette rencontre internationale.
Les handicapés de l'Afrique ne sont pas satisfaits de leur position par rapport à la chose publique et à la vie citoyenne de leurs pays respectifs. Ils se sont retrouvés en conclave dans le cadre d'un symposium pour réfléchir sur leur nécessaire intégration dans les instances de décisions politiques. La rencontre est placée sous le thème de « la participation à la vie publique, politique et citoyenne des personnes handicapées en Afrique de l'Ouest », selon Yatma Fall. Dans cette lancée, le Président de la fédération précise que le choix de ce thème découle du constat de la non-inclusion des Personnes Handicapées dans la vie publique, politique et citoyenne dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest et cela malgré l'engagement des Etats avec la signature et la ratification de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH). Il estime que le choix du Sénégal pour abriter cette rencontre procède d'une reconnaissance des efforts du pays en matière d'inclusion des personnes handicapés. « c'est une sorte d'hommage que la communauté des handicapés de l'Afrique veut rendre aux autorités du Sénégal pour les nombreux efforts consentis en matière d'inclusion dont les derniers en matière de participation politique dont les réformes apportées dans le code électoral après recommandation des personnes handicapés du Sénégal », a renseigné M. Fall. Cependant, précise-t-il, « il reste un chemin à faire surtout les femmes ont obtenu la parité en matière électorale. Nous on a dit qu'on ne demande pas la parité mais nous voudrions que dans chaque élection de liste, désormais parmi les 10 premiers de chaque liste, figurent au moins deux handicapés de sexes différents et de types de handicap différents », a-t-il préconisé. A l'en croire, « nous avons discuté de cela pendant le dialogue politique national initié par l'Etat du Sénégal avec les partis politiques de l'opposition, avec les partis de la majorité présidentielle, avec les partis non alignés mais également avec la société civile et la commission cellulaire. Mais les réserves sont venues non pas de l'Etat mais des partis de l'opposition qui ont un peu peur parce qu'aujourd'hui ils sont envahis par les femmes et ils ont maintenant peur d'être à nouveau envahis par les handicapés ».
Toutefois, insiste le Président de la fédération Ouest africaine des handicapés, « nous leur avons dit : vous êtes obligés de prendre en compte les personnes handicapés parce qu'elles font partis de la population, ce sont des citoyens qui veulent aussi apporter leur contribution ». Avant de conclure : « s'ils le font et nous prennent en charge c'est tant mieux, s'ils ne le font pas nous prendrons nos responsabilités pour leur faire face parce que nous sommes beaucoup plus représentatifs que beaucoup de partis politiques, que beaucoup de leaders politiques qui crient à longueur de journée dans les médias parce que nous sommes trois millions de sénégalais donc forcément, il faut que ces partis-là acceptent cette réalité et qu'ils intègrent les personnes handicapés dans leurs stratégies ».