Le pôle urbain Daga-Kholpa a fait l’objet de plusieurs manifestations des jeunes des villages impactés. Depuis lors, le projet continue son cours dans la mesure du possible. Mais hier, le Ministre de l’Urbanisme du Logement et de l’Hygiène Public a regroupé l’ensemble des représentants des populations impactées et les responsables du projet pour partager avec eux les contours du projet et recueillir leurs préoccupations pour mieux les prendre en charge.
Dans sa politique sociale, le gouvernement de Macky Sall a mis en branle plusieurs projets dont l’objectif fondamental est régler la question u logement pour les populations sénégalaises. C’est pour cette raison qu’il a lancé un vaste programme d’Aménagement et de développement de Pôles Urbains au Sénégal (PAPPUS) qui porte sur plus d’une trentaine de pôles urbains déjà identifiés sur l’ensemble du territoire national, dans les métropoles d’équilibre, les métropoles régionales et les villes secondaires stratégiques déclinées dans le Plan national d’Aménagement et de Développement territorial (PNADT). C’est dans ce cadre qu’il a été implanté dans le département de Mbour, à la lisière des villages de Daga et de Kholpa (Commune de Diass) un pôle urbain qui porte les noms de ces villages. « Parmi ces pôles urbains en création, figure en bonne place celui de Daga Kholpa qui bénéficie d’un positionnement géographique stratégique par sa situation à cheval entre les communes de Diass et de Yenne, dans le triangle Dakar-Thiès - Mbour, à proximité de l’AIBD, du futur Port de Ndayane et de la nouvelle Ville de Diamniadio », a indiqué Abdoulaye Sow. Selon le Ministre de l’Urbanisme du Logement de l’hygiène Public, « pour sa matérialisation, l’Etat du Sénégal a créé, conformément à la loi 2020-24 du 02 juillet 2020, la société anonyme à participation publique majoritaire dénommée « Société d’Aménagement foncier et de rénovation urbaine (SAFRU) SA », pour assurer l’aménagement des sites devant abriter les programmes immobiliers de l’Etat et de contribuer aux opérations de rénovation et de restructuration urbaine ». A l’en croire, le dispositif de réalisation du pôle urbain de Daga Kholpa repose, concrètement, sur le principe du « XËY DËK » où la coexistence d’habitats décents et de bassins d’emplois permettra aux habitants d’y vivre et d’y travailler, de faire instruire leurs enfants tout en s’y soignant et en bénéficiant d’aires de loisirs.
Toutefois, le message n’est pas bien passé au sein de la population autochtone des villages concernés. C’est ce qui a amené le ministre Abdoulaye Sow à organiser un atelier de partage et d’information sur l’aménagement urbain du pôle de Daga-Kholpa. Dans ce cadre, il a expliqué que la première phase de l’aménagement dudit pôle va porter sur une « Zone prioritaire » s’étendant sur une superficie d’environ 400 hectares, pour la production de près de 9000 logements. « Ainsi, le sous projet « aménagement urbain du pôle de Daga-Kholpa » vise la réalisation préalable de grandes trames d’accueil, prenant en compte les terrassements généraux, la voirie (primaire, secondaire et tertiaire), les réseaux divers tels que le drainage des eaux pluviales, l’évacuation des eaux usées, l’adduction d’eau potable, l’amenée de l’électricité et ceci jusqu’au niveau tertiaire, autrement dit, desservant toutes les parcelles », a précisé le Ministre. Pour lui, un tel niveau d’aménagement requiert des études minutieuses pour en assurer la qualité et l’accès équitable, tenant compte des préoccupations des populations vivant dans les villages situés au cœur du projet. De ce fait, poursuit-il, « la phase de préparation du projet a permis de réaliser une dizaine d’études de sauvegarde environnementale et sociale dont l’objectif principal est de mesurer les impacts environnementaux et sociaux pour arriver à prendre en charge objectivement les préoccupations légitimes des populations directement et indirectement impactées par les projets ». dans cette lancée, martèle le Ministre, « à travers le partage des résultats provisoires des études d’impact environnemental et social (EIES), du Plan d’Action de Réinstallation (PAR) et du Plan de Restauration des Moyens de Subsistance (PRMS) les différents acteurs pourront apprécier l’engagement ferme du Gouvernement du Sénégal à veiller, non seulement, à la préservation du patrimoine foncier, culturel et cultuel des populations autochtones, mais aussi, à ce qu’elles soient les principales et premières bénéficiaires des retombées positives du projet ». A ce titre, renseigne-t-il, « j’ai déjà instruit la SAFRU et la Direction générale de l’Urbanisme et de l’Architecture, de procéder sans délai, en rapport avec les chefs de villages, notables, organisations de femmes et de jeunes, à la matérialisation des zones d’extension des huit (08) villages et hameaux concernés. Le planning d’intervention a déjà été partagé avec le Préfet du département de Mbour et les travaux vont démarrer dans les tous prochains jours ».
Par ailleurs, informe Abdoulaye Sow, « depuis bientôt un mois jour pour jour, les personnes affectées par le projet (PAP) répondent massivement à l’appel du Préfet du département de Mbour concernant les opérations de conciliation qui se poursuivent à un rythme soutenu à la préfecture. Les dossiers transmis à la SAFRU sont en cours de traitement en rapport avec le Fonds pour l’Habitat Social (FHS) ». Avant d’assurer : « j’engage fermement la SAFRU, le FHS et le Préfet du département de Mbour à procéder sans délai, au paiement des impenses dont les montants ont été sensiblement revalorisés pour répondre davantage aux aspirations des populations à la base ». De surcroit, ajoute-t-il, un plan d’ingénierie sociale est déjà mis en place par la SAFRU pour accompagner les populations en termes d’offres d’opportunités économiques aux femmes et aux jeunes (emplois, formation, accès aux services urbains de base, etc.).