L’ancien chef de cabinet du président Macky Sall, Moustapha Diakhaté, a été placé en garde à vue ce mardi à la Division des investigations criminelles (DIC) à Dakar. Il est poursuivi pour des propos jugés offensants envers le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Selon son avocat, Me El Hadj Diouf, il est reproché à son client, également ancien député et cadre de l’Alliance pour la République (APR), d’avoir tenu des déclarations considérées comme attentatoires à l’honneur du chef de l’État. Au centre de la polémique : l’usage du terme “gougnafier”, que Diakhaté aurait employé pour dénoncer ce qu’il perçoit comme une violation des règles protocolaires lors d’un événement officiel.
Me Diouf a précisé que son client ne visait pas la personne du président, mais critiquait plutôt une dérive dans la gestion du protocole d’État. Toutefois, les autorités y voient une infraction constituée.
Avant même de se présenter à la DIC, Moustapha Diakhaté avait publié un message sur les réseaux sociaux, dans lequel il annonçait son intention de garder le silence lors de l’audition et de ne pas signer le procès-verbal. “La volonté du régime Pastef est de m’envoyer encore à Rebeuss”, a-t-il déclaré, faisant allusion à une éventuelle incarcération. Il a demandé à ses proches de ne pas se déplacer en cas d’emprisonnement, évoquant le “fardeau de la visite carcérale” pour les familles et les amis. “Bëguma sonal kenn” (“Je ne veux fatiguer personne”, en wolof), a-t-il ajouté.
Pour Diakhaté, il s’agit d’un combat politique qui doit se mener “dans le respect de la Constitution et des lois de notre pays”.
Il est désormais formellement poursuivi pour “offense au chef de l’État et à une personne exerçant tout ou partie de ses prérogatives”.