Dans une déclaration officielle publiée ce samedi, le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT-Sénégal) tire la sonnette d’alarme face à ce qu’il décrit comme une « entreprise de liquidation » méthodique de la presse sénégalaise, orchestrée par le régime issu de la dernière alternance politique.
Le Secrétariat du Comité Central du PIT fustige notamment la remise en cause brutale des mesures d’effacement fiscal prises durant la crise du Covid-19, les campagnes de dénigrement contre les patrons de presse, ainsi que le blocage abusif des comptes bancaires des entreprises médiatiques. À cela s’ajoutent, selon le Parti, l’arrêt des paiements des créances de l’État envers les médias, la résiliation des contrats de publicité publique et le gel des subventions votées pour l’année 2024.
Le PIT dénonce également l’augmentation jugée « injuste » des frais de diffusion audiovisuelle et la confiscation arbitraire des deux bouquets de la société EXCAF, qu’il considère comme une violation grave du droit commercial.
Au-delà des mesures économiques, le parti pointe une attaque directe contre la liberté de création de médias, assimilant cette volonté d’encadrement sévère à une « remise en cause des principes constitutionnels fondamentaux ».
Face à cette situation qu’il qualifie de « politique délibérée d’asphyxie fiscale, économique et juridique », le PIT-Sénégal appelle à la dépénalisation des délits de presse, au dialogue entre l’État et les professionnels des médias, ainsi qu’à l’organisation d’États généraux inclusifs de la presse.
Le parti, tout en reconnaissant les défis internes auxquels fait face le secteur (précarité des travailleurs, manque de formation, lutte contre la désinformation), réaffirme son soutien aux journalistes en lutte pour leurs droits économiques et professionnels.
En conclusion, le PIT-Sénégal appelle l’ensemble des forces démocratiques, syndicales et citoyennes à se mobiliser pour défendre la liberté d’expression, qu’il considère comme « un devoir patriotique » et « le socle de toutes les autres libertés ».