L’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) a organisé un atelier de sensibilisation sur les problématiques de la Stratégie intégrée de la santé de la reproduction, maternelle, néonatale, infanto-juvénile et des adolescents/jeunes (Sirmania).
Il en est ressorti qu’en 12 ans, le taux de contraception des adolescents au Sénégal a enregistré une augmentation de 13,5% au niveau national, passant de 12,1% en 2011 à 25,6% en 2023.
Modou Diop, représentant de la Direction de la santé des adolescents et jeunes à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant, a présenté des indicateurs clés sur la santé reproductive des adolescents.
D’après lui, pour la tranche d’âge 15-19 ans, le taux de contraception national est passé de 12,1% en 2011 à 25,6% en 2023. Parmi les régions, Dakar se classe en tête avec 36,4 %, suivie de Thiès 33,3% et Saint-Louis 31,2%. Viennent ensuite Fatick 27,1%, Kaffrine 25,5%, Kaolack 24%, Ziguinchor 23,3% et Kolda 22%. Sédhiou 18%, Kédougou 18%, Diourbel 16,6%, Louga 15,5%, Matam 10,9% et Tambacounda 8%.
Concernant les besoins non satisfaits en contraception pour les adolescents, il a mentionné un taux de 19,7% en 2023 pour les jeunes de 15-19 ans en union. L’utilisation des méthodes contraceptives modernes chez les 15-19 ans est passée de 2,3% en 2019 à 9% en 2023, tandis que pour les 20-24 ans, elle est passée de 20,2% en 2019 à 20,9% en 2023.
Pour ce qui est des infections sexuellement transmissibles (IST), le taux est de 16,5% chez les 15-19 ans et de 29,3% chez les 20-24 ans. En ce qui concerne les violences domestiques ou sexuelles chez les 15-24 ans, le taux est de 28 % en 2023.
Pour le VIH, il a été observé une augmentation des nouvelles infections chez les 15-24 ans, passant de 14,41% (2017-2022) à 35,1%.
La consommation de tabac est de 0,3% chez les filles et de 2,3% chez les garçons.
Le taux de prévalence contraceptive (TPC), chez les 15-19 ans en union, est passé de 7,6% en 2019 à 9% en 2023, tandis que les premiers rapports sexuels avant 15 ans concernent 6% des filles et 5% des garçons.
Il a également signalé l’absence de services de santé mentale dédiés aux adolescents, la faible disponibilité des services d’accompagnement psychosocial et du personnel qualifié en santé mentale ainsi qu’une insuffisance des médicaments de spécialité psychiatrique.
Revenant sur le taux de violences sexuelles et domestiques chez la tranche d’âge 15-24 ans, qui était de 28%, en 2023, Modou Diop a souligné que “les abus sexuels sont souvent commis par des membres de la famille ou des adultes proches. La majorité des cas se produisent au sein du foyer. Ces violences restent rarement signalées, favorisant l’impunité”.
En ce qui concerne les stratégies et interventions clés en planification familiale pour les adolescents et jeunes, Modou Diop recommande l’éducation et la sensibilisation, l’accès aux services de planification familiale, la communication et le plaidoyer ainsi qu’une approche communautaire et des interventions à haut impact.